LA VIE DE COUPLE, MIROIR DE NOS CONFLITS INTÉRIEURS...
ETRE EN COUPLE, EST-CE FACILE?
Pas toujours, non, car vivre en couple peut réveiller nos blessures, nos fragilités, nos difficultés, de manière parfois explosive. Docteur en neurosciences formée en Thérapie Peak States® (états de conscience extraordinaires), Céline Guérin évoque avec clarté cette alchimie si mystérieuse entre un homme et une femme qui se rencontrent, s’aiment… puis se blessent si souvent. Alors que l’élan qui les anime est si beau. Mais pourquoi ? Est-ce une fatalité ?
En effet, on a vite fait d’accuser l’autre “tu aurais quand même pu penser à…”, “c’est toujours pareil”, ou, à l’inverse, de s’en prendre à soi : “Je ne suis pas assez bien”, “c’est de ma faute”.
Y a-t’ il des solutions pour vivre heureux, enfin comblé, en couple?
Comment parvenir à aimer l’autre ?
Cet article va en détail dans notre vécu, nos espoirs, nos illusions et nos désarrois. Comment être heureux en couple et vivre enfin un amour véritable? Il donne des pistes réelles pour comprendre les raisons de nos amours déçues, libérer les émotions mises en jeux dans la vie de couple et guérir de manière profonde et durable les causes de ces comportements qui nous font souffrir.
Résultat d’un échange entre Céline Guérin et moi-même, Christine Camporini, rédactrice WEB humaniste et conteuse de vie, je vous partage le fruit de son expérience personnelle et professionnelle de la relation d’aide. Expérience qu’on sent forgée par une vie riche de relations humaines et une curiosité qui l’a conduite à explorer inlassablement les confins de la conscience humaine.
LA VIE DE COUPLE...
C’est quoi pour toi Céline, la vie de couple ?
Le couple, c’est un assemblage improbable, la mise en commun de deux destins. L’amour rassemble deux individus, chacun transportant son lot de blessures, sa part d’ombres et d’attentes. Autant d’occasions de mal se comprendre et d’entrer en conflit. C’est donc clairement deux fois plus de difficultés à gérer ! De mon point de vue, le couple c’est le lieu où vont se révéler nos blessures les plus profondes et s’activer nos émotions les plus enfouies.
Pourtant, on a souvent l’impression que le couple viendrait nous guérir...
En réalité, le couple vient plutôt révéler ce qui est à guérir en nous. On choisit un partenaire parce qu’il touche notre cœur et en touchant notre cœur, il vient aussi toucher nos blessures. On s’ouvre à l’autre, on lui fait une confiance infinie. Par amour, on lui donne tout, on a souvent tendance à le faire en tout cas… et, en contrepartie, on en attend tout aussi ! De manière erronée, on prend donc l’autre pour celui qui va venir combler tous nos manques, nous apporter l’attention et l’amour qui manquent dans notre vie…
Nous sauver, quoi…
Je n’aime pas trop ce terme de “nous sauver”
Oui, Céline, mais je dis “nous sauver” car si on n’a pas fait de travail sur soi, on croit de bonne foi que l’autre va tout nous amener et qu’on n’aura plus à chercher par nous-même.
Oui mais la plupart du temps, une personne qui “n’a pas fait de travail sur elle”, comme tu dis, n’a pas du tout l’impression qu’elle a des attentes concernant son partenaire. De manière générale, il nous semble normal que l’autre vienne répondre à nos besoins, qu’il prenne soin de nous, qu’il panse nos plaies passées. Le/la partenaire devrait nous donner ceci ou cela, devrait être et agir comme ceci ou comme cela… On ne réalise même pas lorsque l’on projette des choses sur l’autre. Il faut reconnaître que c’est un long cheminement avant de prendre conscience des émotions qui nous habitent en permanence et qui motivent nos réactions.
ON EST TRÈS EXIGEANT ENVERS L’AUTRE
On est très exigeant envers l’autre quand on n’est pas conscient de ce que ça vient dire de nous. La clé d’un couple qui fonctionne, c’est d’aimer et accepter l’autre tel qu’il est.…
Ce qui revient à dire qu’il faut avoir beaucoup d’amour de soi, donc d’avoir fait du travail sur soi…
Fait un travail sur soi pas forcément, car il y a des gens qui n’ont pas besoin de faire de thérapie et qui vont vivre une vie de couple harmonieuse et épanouie. Mais c’est vrai qu’il s’agit souvent de personnes qui ont une capacité à s’aimer et à s’accepter elles-mêmes. Parce que s’aimer soi ça veut dire s’accepter avec nos qualités, nos limites et nos défauts. Et du coup accepter les limites et les défauts de l’autre.
Si on a du mal à s’accepter tel qu’on est, on voudrait être différent. C’est souvent en lien avec une représentation fantasmée de qui on aimerait être et un idéal du couple. Alors forcément, on voudrait que l’autre soit différent aussi, pour correspondre à notre idéal… Au lieu tout simplement d’accepter ce qui est...
Tout est dit là, en résumé…
En fait, il y a autant de manières de fonctionner en couple qu’il y a de combinaisons d’individus qui s’assemblent. Même si la société, la tradition dont on est issu, les “rôles” prédéfinis de l’homme et de la femme et ce que l’on attend de nous va fortement influencer notre façon de vivre le couple, nos attentes et ce que l’on va considérer comme normal. Par exemple la fidélité versus le polyamour ou la polygamie, les mariages arrangés... Le regard sur le couple est très différent en fonction des cultures et parfois, depuis notre vision occidentale, on pense que notre schéma de mariage et d’engagement est le meilleur qui soit. Mais c’est intéressant de se questionner sur d’autres modes de fonctionnement et comment les personnes s’épanouissent ou non dans ces modèles.
Oui parce que la société change, évolue… De la même façon qu’on ne fait plus le même métier pendant 30 ans, on ne reste pas nécessairement avec la même personne pendant 30 ans…
Oui mais ça, de mon point de vue, ce n’est pas nécessairement ce qu’on fait de mieux ! C’est très lié avec notre manière de consommer. On prend, on utilise, on jette quand ça ne nous plaît plus. De ce fait, on perd l’occasion d’approfondir la conscience de qui on est. Quand ça devient trop confrontant avec nos propres blessures, on s’en va et on recommence avec quelqu’un d’autre ! Avec qui en apparence - en apparence - ça va mieux se passer pendant quelques mois ou quelques années. Même s’il est vrai que chaque couple que l’on forme avec une personne va être différent dans la synergie qui va se mettre en place entre les deux. Concernant les principes de base et les conflits, on va souvent être confronté aux mêmes schémas et aux mêmes blessures...
LE COUPLE, D’ABORD UN TRAVAIL SUR SOI
On dit souvent que le couple c’est du travail… Oui mais c’est avant tout un travail sur soi si on veut que ça marche.
J’aime beaucoup la métaphore de l’écharpe développée par Jacques Salomé pour expliquer la relation. Je la reprends souvent dans mes consultations. Chacun ne peut s’occuper que de son bout de l’écharpe qu’on tient à deux, mais en s’occupant de soi, ça va changer l’autre… et du coup ça va changer l’interaction dans le couple.
J’ai un exemple flagrant, même si en l’occurrence ce n’est pas une histoire de couple.
C’est une maman célibataire, avec un enfant qui a sept ans. Chaque fois qu’il revient de chez son père, il dit à sa mère “c’est nul chez toi maman”. Cette maman a très peur que son ex essaye de récupérer la garde de leur enfant. Parce que, contrairement à ma cliente, qui vit seule avec son fils, le papa a rencontré une autre femme qui attend un enfant. Il y a donc une famille de l’autre côté et ma patiente se sent impuissante et très angoissée, de façon récurrente.
Je voyais souvent cette jeune maman avant de me former à la thérapie Peak States. C’était une cliente qui venait régulièrement. Enthousiasmée par cette formation révolutionnaire, je lui ai donc proposé de travailler sur comment elle se sent quand son fils lui dit ça. La séance se fait. À la fin, ma cliente m’explique qu’elle réagirait totalement différemment, cela la ferait même sourire mais elle ne le prendrait plus comme une menace. À la suite de cette séance, je ne l’ai plus revue pendant plusieurs mois alors qu’elle venait régulièrement en thérapie jusque-là.
Quand je la revois neuf mois plus tard et que je lui demande comment ça va avec son fils, ma cliente me répond “ ça va très bien, merci ” ! Elle est presque surprise de ma question. Elle ne se souvenait même plus qu’elle avait travaillé sur sa réaction émotionnelle avec la thérapie Peak States. Elle se disait que la situation avait changé, c’est tout !
En réalité, c’est la dynamique de la relation qui avait été modifiée. L’enfant, de manière complètement inconsciente, ne venait plus s’engouffrer dans la faille - la peur de sa mère - qui existait avant. La thérapie des Peak States permet ça. Si on résout le traumatisme qui est à l’origine de la blessure, cette blessure n’existe plus ! Ma cliente ne manifestait plus ce traumatisme… donc elle n’allait plus le vivre dans sa vie. La situation se résout et souvent ne se représente plus quand le traumatisme est guéri. Et la réaction des deux protagonistes est totalement différente.
Le plus surprenant, c’est quand les gens oublient complètement qu’ils avaient ce problème ! Comme si le problème n’avait jamais existé...
REVENONS AU COUPLE
Le même mécanisme s’observe pour le couple, ce qui change totalement la dynamique de la relation, même s’il n’y a qu’une des deux personnes qui a travaillé sur elle.
Quelles sont les différentes blessures dans le couple ?
Je ne peux pas toutes les citer. Elles sont tellement nombreuses! Mais pour donner quelques exemples courants, il y a toutes les blessures en lien avec l’estime de soi qui s’activent de manière quasi systématique à un moment donné dans la relation de couple : “je ne suis pas à la hauteur”, “qui pourrait m’aimer ?”, la peur d’être quitté ou d’être rejeté. Je vais alors accompagner la personne pour qu’elle se libère de ces émotions et croyances, parfois tellement envahissantes que la personne va tout mettre en place -inconsciemment- pour que l’autre le/la quitte ou le/la rejette. Les différents patterns de comportements sont chacun en lien avec des types de traumatismes différents et sont donc traités de manière spécifique avec un protocole de guérison adapté.
La problématique d’abandon revient également très souvent dans les traumatismes qui surgissent en lien avec le couple. “L’autre va me trahir, me laisser…” Il y a aussi le fait de penser - inconsciemment encore - qu’on ne mérite pas une belle relation ou que “l’amour rend malheureux”… Ces personnes-là s’engagent soit dans des histoires d’amour dysfonctionnelles ou insatisfaisantes, ou encore ne sont pas du tout en couple. Ce n’est donc pas un choix d’être seul(e), mais une méfiance, un manque de confiance. Dans tous les cas, ce genre de croyance ou de “programmation” rend malheureux. Mais il y en a tout un tas d’autres.
L’amour peut être associé à des choses pas très agréables et parfois étranges qui font que l’on n’a aucune envie de s’ouvrir à quelqu’un, même si on souffre consciemment de solitude : amour égal privation de liberté, amour égal abandon ou pire, l’amour est dangereux.
Certaines personnes ont donc peur de l’amour ou même ne le supportent pas – inconsciemment toujours – et vont « saboter » la relation dès qu’elle devient trop intense, pouvant passer de l’amour à la haine, pour se « protéger »…
D’autres à l’inverse, ont un besoin tellement grand d’amour qu’elles étouffent le partenaire ou ne sont jamais satisfaites, « tu ne me comprends pas ». L’amour qu’elles reçoivent n’est jamais assez, elles recherchent des relations fusionnelles et ont l’impression qu’elles pourraient mourir si l’autre s’éloigne « Est-ce que tu m’aimes ? »...
Très souvent, les blessures sont complémentaires dans le couple. Elles entrent en résonance, elles se répondent et s’alimentent les unes les autres. L’agressivité, la colère répondent à la peur, à la blessure de maltraitance. Les reproches au sentiment de dévalorisation et au besoin de reconnaissance « quoique je fasse, ce n’est jamais assez »…
Il y a aussi toutes les projections - nombreuses ! - sur le sexe opposé… Chacun sa projection, évidemment. Les hommes sont des menteurs infidèles, les femmes ne sont jamais satisfaites et ont besoin de tout régenter…
Ajoutons à cela les histoires familiales qui se rejouent inconsciemment. Différentes peurs se colorent en fonction des croyances et des mémoires familiales que porte la personne. Chaque type de blessure peut venir par exemple de mémoires transgénérationnelles, de l’histoire d’une grand-mère il y a 50 ans et dont la blessure reste activée chez la personne, aujourd’hui en 2020 ! Ou souvent de bien plus loin. Jalousies, tromperies, abandons, drames… Oui, les histoires se rejouent avec la plus parfaite inconscience de la trame sous-jacente qui s’active au détriment d’une vie pleine et heureuse. Et cela nous fait beaucoup souffrir tant que nous ne sont pas conscients des mécanismes qui s’opèrent. Et même lorsqu’on en est conscient, c’est encore difficile de savoir comment s’en libérer!
Mais tous ces cas de figure peuvent être résolus avec succès avec la thérapie Peak States, en comprenant et en allant guérir l’origine de la croyance ou du traumatisme!
POURQUOI S’EMBARRASSER À VOULOIR ÊTRE EN COUPLE ALORS, SI C’EST SI DOULOUREUX ?
Alors, quand on a beaucoup travaillé sur soi, est-ce qu’on a encore envie d’être en couple ? Quand on se suffit à soi-même, pourquoi s’embêter à être “avec l’autre” ?
C’est une excellente question, que je me suis posée d’ailleurs. C’est une phase que j’ai moi-même traversée dans mon parcours, quand j’étais immergée dans mon travail sur moi, de guérison des blessures, de méditation… Au fur et à mesure qu’on guérit nos traumatismes, en effet, on n’a plus besoin d’aller chercher chez l’autre des parts qui nous manquent, ni le regard qui porte et rassure ni l’affection qui nous fait nous sentir aimé, désirable… puisqu’on les a trouvées en nous, puisqu’on “s’auto-suffit” en quelque sorte.
À un moment de ma vie, j’avais envie de ne plus être en couple. J’étais mieux comme ça, plus sereine, en effet. Je me sentais complète par moi-même et n’avais plus envie de perturber cet équilibre.
Mais je crois qu’en réalité, c’est un leurre. On pense qu’on va être mieux comme ça. On a la paix. Oui, là encore, je suis convaincue aujourd’hui que ça cache une blessure.
LE YIN ET LE YANG
Que ce soit dans la vision des Peak States ou dans ma vision de biologiste, ce qui m’a toujours guidée c’est l’observation que la nature ne fait jamais rien par hasard.
Dans la vie, on est toujours dans des polarités, le chaud et le froid, l’action et le repos, le yin et le yang. Notre vie sur terre, c’est l’expérience de la dualité, et l’aventure du couple est la manifestation de cela, le féminin et le masculin.
Je suis convaincue que c’est dans le couple qu’on peut aller le plus loin dans la mise en lumière et la guérison des blessures du passé. Chaque humain est le résultat de la fusion d’un spermatozoïde et d’un ovocyte, biologiquement. Pour retrouver une unité, qui nous permet de vivre dans une sérénité joyeuse et engagée, il nous faut tout d’abord guérir et unir le masculin et le féminin en soi. Souvent, lorsqu’on est en couple, la différence chez l’autre vient nous faire prendre conscience de nos parts d’ombre pour les guérir, si nous le voulons bien. Ainsi, chercher à mettre en accord notre part masculine et féminine à l’intérieur de nous-même nous permet de les unifier. La relation à l’autre permet de prendre encore plus conscience des parts qu’il faut encore harmoniser pour trouver la paix dans le couple. Car c’est son rôle, de venir chatouiller ces blessures que nous n’avons pas nécessairement envie de voir.
La relation de couple vient donc, je le répète, nous chercher très loin, très profondément, parce que l’autre est venu toucher notre cœur. Et plus on aime fort, plus cela viendra toucher nos blessures profondes. C’est donc l’occasion assez directe de mettre à jour les difficultés que nous portons encore et de les guérir si possible, surtout si on souhaite être heureux en couple!
UN COUPLE HEUREUX
Le couple est donc l’occasion d’abord de faire la paix en soi, entre notre part masculine et notre part féminine.
Si on a le souhait d’évoluer dans notre vie, de changer des choses en nous pour vivre de manière épanouie, il y a trois aspects qui amènent à cette évolution :
- Prendre conscience qu’il y a quelque chose en nous qui ne fonctionne pas de façon optimale ;
- Décider de changer, car on peut très bien en avoir conscience et choisir d’en rester là ;
- Si on prend cette décision de changer, encore faut-il avoir les bons outils pour changer et les bonnes techniques pour le faire.
Le couple est donc une façon assez optimale de faire émerger nos difficultés et nos manques, les parties de nous qu’on ne voit pas et qu’on projette souvent à l’extérieur, jusqu’à faire cette expérience du couple qui peut être très douloureuse. Douloureuse justement parce qu’on n’a pas intégré et soigné tous nos manques.
Une fois ces douleurs, souvent intenses, mises à nu, la question est toujours “qu’est-ce qu’on a envie de changer” en soi, en fait. Beaucoup de gens n’ont pas nécessairement envie de guérir leurs traumatismes, ou tous leurs traumatismes et c’est leur choix. Chacun est libre de se libérer à son rythme ou de ne pas être prêt à se libérer pour des raisons parfois tout à fait valables.
Le traumatisme peut aussi être une sorte de “doudou” qu’on transporte encore avec soi parce qu’il nous rassure?
En effet, ce que l’on connaît nous rassure et notre cerveau est plutôt programmé pour répéter les mêmes expériences et ainsi consolide ce qui lui procure le même type d’émotions. En terme de traumatismes, notre corps a tendance, de la même façon, à rechercher le même type de sensations, même si elles ont désagréables.
Si on fait le choix de changer, la question c’est de savoir comment. Et c’est là qu’il faut avoir les bons outils. La thérapie des Peak States - États de Conscience Extraordinaires - permet de résoudre durablement les traumatismes, qu’on traîne sinon comme de gros boulets.
Est-ce à dire que le couple doit être un éternel travail sur soi ? Pas très marrant, comme perspective, question légèreté…
Non, je ne dis pas que le couple doit être le lieu d’un travail acharné ! Il s’agit avant tout de vivre évidemment ! D’échanger, de partager. Mais quand - si - cette interaction devient difficile, elle permet vraiment de mettre à jour des problématiques qui, sans ces “frottements” dérangeants liés au couple, resteraient silencieuses. Cela permet donc de travailler sur soi-même, ce qui a nécessairement un impact sur le partenaire, comme je le disais précédemment.
Et alors le couple peut vraiment devenir un terrain de jeu particulièrement joyeux, qui permet de goûter à la relation à partir d’un élan et non plus d’une souffrance. Et oui, à ces conditions, le couple peut ensuite être le terreau d’un épanouissement important de l’être humain.
Le couple peut vraiment être l’occasion de vivre, de grandir, de décupler nos capacités dans tous les domaines.
ET LE CONCEPT DES FLAMMES JUMELLES, TU CONNAIS ?
C’est très à la mode sur Internet. Cela parle du couple sacré aussi, donc il me semble adéquat de te poser la question… C’est quoi, les flammes jumelles ? Est-ce que déjà, selon toi, ça existe ?
Je pense qu’il y a en effet des histoires d’amour - voire de relation, car ce ne sont pas toujours des histoires d’amour, ça peut aussi être des amitiés - qui vont bouleverser ta vie et ta façon de voir et de vivre les choses. Qui vont transcender ta façon de te voir et de voir l’autre. Ça va transformer ta conception de la vie et de la mort.
Certaines relations vont bouleverser notre vie sur toutes les strates, toutes les couches. C’est un peu ce à quoi fait référence la question des flammes jumelles, qui est un terme “New Age”.
Je pense qu’il y a d’autres manières d’expliquer les mêmes mécanismes avec d’autres termes pour dire qu’une personne particulière va venir chambouler ta vie sur tous les niveaux.
Pour quelle raison tu rencontres cette personne ? Alors ça, ça soulèverait la question du destin… Est-ce que certaines sont écrites, prédéterminées pour nous amener à un résultat précis ? C’est tout un autre débat.
En tout cas, ce qui est sûr, c’est que très souvent ce type de relation va nous faire faire un virage à 180 degrés.
Sur quel plan le virage, selon toi ?
Cela nous amène, me semble-t-il, à nous questionner sur notre but dans la vie, la place de l’amour dans la vie… Les gens qui vivent ce phénomène décrivent une sorte de réveil de la conscience. Et le réveil de la conscience, ça c’est un terme qui me parle.
Tout d’un coup, on ouvre une porte. La porte à tout un tas de choses qui étaient inconnues, cachées… On n’en avait pas conscience, ça ne nous intéressait pas…
Par exemple ?
Par exemple, les questions de vie ou de mort, comme je te le disais ! Cela ouvre à un questionnement existentiel… Est-ce qu’il y a une vie après la mort, est-ce que les anges existent, est-ce que j’ai un destin, est-ce que j’ai une âme ? Les questions spirituelles, la réincarnation, Dieu, l’Univers…
Ces relations sont comme un électrochoc ! Et elles ouvrent souvent les portes de la conscience et de la perception même.
Dans la vision des Peak States, le phénomène serait probablement un mélange d’une “Peak Experience”, c’est-à-dire une “expérience de conscience extraordinaire”, mélangée avec l’activation brutale des traumatismes qui vont avec.
Tout est extrêmement puissant. Au début, on a le sentiment d’atteindre la perfection, comme dans aucune autre relation, d’avoir trouvé “son autre”. Mais très vite surgissent les pires blessures, souvent dans de terribles souffrances. Et là, c’est très très pénible à vivre.
Ce qui est difficile, c’est que cela nous plonge dans un monde dont on ne soupçonnait pas, jusqu’alors, l’existence. Cela amène, notamment, à de nombreuses et bouleversantes synchronicités, souvent des connexions comme télépathiques entre les personnes, voire des manifestations qui peuvent paraître surnaturelles… Cela peut être vécu comme une perte de contrôle, une perte de maîtrise de sa vie. Les gens qui vivent cela peuvent avoir le sentiment de perdre pied, de ne plus rien maîtriser. Et même de perdre pied pour de bon, jusqu’à avoir le sentiment de devenir fou, momentanément en tout cas.
Soudain, il y a comme un décalage entre ce que vit la personne et la réalité. En tout cas la réalité qui est perçue par la plupart des gens. C’est très perturbant. Certains diront qu’il s’agit d’une connexion sur un plan très élevé…
LES FLAMMES JUMELLES ET LE COUPLE : AVANT - APRÈS
Pour moi, il y un avant et un après les “flammes jumelles” - ou ce type de relation qui va au-delà de l’ordinaire - dans le sens qu’avant cette rencontre, on peut “entrer dans une relation de couple” de manière complètement naïve et spontanée. Ce n’est plus possible après.
En effet, la relation de flammes jumelles va chercher tellement loin, demande un tel amour et une telle compréhension de soi qu’ensuite, dans le cas de figure où cette histoire n’a pas abouti, on ne peut plus se replonger dans un couple de manière légère. Cela va tout de suite impliquer plus de choses, de questionnement, de réflexion, presqu’une certaine distance, ou plutôt une maturité.
Cela ne veut pas dire que tu n’es plus capable d’avoir des relations légères, mais ce qu’il y a, c’est qu’alors tu sais que ce sont des relations légères. Tu sais exactement où tu en es. Alors qu’avant ça, tu pouvais te lancer dans une histoire et te bercer d’illusion et de peut-être.
Après une telle rencontre, tu ne peux plus simplement y croire naïvement, penser que “c’est mon prince charmant” ou “la femme que j’attendais”, ce n’est plus possible. Tu gagnes en sagesse et tu es beaucoup plus lucide, plus réaliste. Tu es conscient(e) que la personne est telle qu’elle est. Avec ses qualités, ses défauts, ses limites. Tu ne peux plus te mentir en fait.
Après les flammes jumelles, tu peux tout à fait vivre une autre relation, mais elle se vit beaucoup plus dans le moment présent. Tu vois les choses avec discernement. Ensuite, bien sûr, chacun peut construire avec une autre personne. Mais c’est beaucoup plus conscient, on a plus de recul sur la relation.
Ce qui nous permet de revenir au couple, le couple classique.
LE COUPLE COMME MIROIR DE SOI
C’est pour ça d’ailleurs que le couple, de manière générale, va nous chercher loin et être un révélateur de toute façon.
Tu me demandais ce qu’est le but du couple. Le but du couple, de manière générale, c’est de nous permettre de creuser plus profond et de s’élever plus haut en même temps. Cela nous permet de découvrir encore plus l’étendue qu’il y a en nous, avec toutes nos facettes.
Parce que l’autre vient faire le miroir, en fait. Il vient révéler nos facettes inconnues et masquées qui restent cachées sans cette expérience. C’est pour ça que c’est aussi profond le couple. Parce que chacun réagit en miroir ! Chacun va venir projeter chez l’autre ses parties les plus enfouies. Que ce soit ce qu’on aime ou ce qu’on déteste ou qui nous agace et nous fait réagir chez l’autre !
Si je prends l’exemple de la colère. Tu peux être très zen, très calme, très sereine… et puis tu rencontres un partenaire colérique. Hé bien il vient toucher des parties de colère chez toi qui ne sont pas résolues, que tu n’avais peut-être encore pas vues, pas reconnues en toi, ou que tu avais essayé de cacher! Mais avec l’autre, ta colère monte à la surface...
Cette part de colère est contactée grâce à l’autre qui la révèle ! Tu n’arriverais pas à la voir par toi-même, seule.
MAIS OÙ ON S’ARRÊTE ?
Oui, c’est bien toute la question. À partir de quel moment un couple devient toxique ? À partir de quel moment il vaut mieux arrêter le couple ?
La violence physique, elle, réveille tout un débat et commence juste à être révélée. Elle est souvent exercée par l’homme sur la femme, mais pas toujours, c’est parfois l’inverse, il ne faut pas l’oublier non plus. Cependant, elle est plus fréquente évidemment dans le sens homme-femme. Cela vient du conditionnement de la femme, de sa position dans la plupart des sociétés et ce, on pourrait dire depuis la nuit des temps… Les femmes ont été soumises, brimées. Même si c’est en train d’évoluer. Mais c’est bien cela qui crée autant de remous actuellement, l’homme et la femme se retrouvent presque “perturbés” dans les schémas qui ont été transmis depuis des générations et des générations. Et comme on le sait maintenant - car la biologie est capable de nous le montrer - le vécu laisse des traces (épigénétiques) au niveau de l’ADN. Et tout cela a laissé une empreinte sur nos comportements inconscients.
Chacun d’entre nous naît de la rencontre d’un spermatozoïde et d'un ovocyte. Le spermatozoïde fait irruption dans l’ovocyte... et l’ovocyte phagocyte le spermatozoïde !
Le masculin peut donc bien avoir peur du féminin ! Cette peur provient, du point de vue de la psychobiologie, de la réalité de notre conception. Le spermatozoïde, qui entre par effraction finit dissous dans l’ovocyte. La femme représente, biologiquement parlant, un risque pour l’homme…
Elle est un risque et une menace. C’est pourquoi l’homme peut avoir besoin de contrôler la femme, qui sinon devient dangereuse pour lui. Il a l’impression qu’elle pourrait le détruire.
L’homme peut avoir peur de se noyer dans la vastitude de la femme, c’est ça ?
C’est ça en effet. Du côté féminin, l’ovocyte démarre sa relation avec le masculin par une “invasion”. Donc c’est un peu comme si la femme avait l'habitude que l’homme vienne empiéter sur son territoire, qu’il vienne envahir sa liberté, envahir qui elle est. L’homme peut donc représenter cette intrusion, cette agression.
Donc voilà, tout se joue là dans la relation homme-femme. Et tout se rejoue encore et encore depuis la nuit des temps, ce rapport de force, du conquérant et du refuge.
Alors, quand on se retrouve dans une relation toxique, c’est qu’on n’a pas encore pu le guérir en fait. On n’a pas encore pu réparer la partie en nous qui se retrouve dans la situation que l’on traverse.
Cela ne veut pas dire que ce n’est que la faute de l’autre car l’autre est toxique et que nous sommes la victime. C’est juste qu’à un moment donné, je décide d’arrêter car je me fais plus de mal que de bien. Je n’arrive plus à évoluer dans cette situation, parce que ça vient toucher une blessure qui est trop profonde.
Mais pourtant ce n’est pas impossible ! L’issue n’est pas une fatalité. La femme qui est victime des violences psychologiques ou physiques de son partenaire peut faire un travail sur elle et, à un moment donné, cela va changer la relation qu’elle va avoir avec son homme.
Parce qu’elle va mettre une limite plus claire. Parce que dans son attitude il y aura quelque chose qui sera beaucoup plus fort et beaucoup plus posé. Et l’autre en face ne pourra plus venir blesser et abuser. Parce qu’il ne pourra plus prendre le pouvoir. Parce qu’elle n’aura plus cette blessure qui laisse la place à un abus de l’autre. Ou bien parce qu’elle trouvera la force de sortir de cette relation, de mettre les choses en place pour se protéger et se reconstruire. Mais tout cela est une vision simplifiée, la réalité est souvent beaucoup plus complexe.
On sort en quelque sorte de la relation victime-bourreau ?
Complètement. Et c’est ce qui me plaît par rapport à la guérison des traumatismes. C’est que l’on a un véritable pouvoir, c’est là que réside notre libre-arbitre. On devient responsable et donc on peut être acteur de tout ce qu’on vit, de tout ce qu’on manifeste dans sa vie.
Et l’autre alors ?
L’autre n’est qu’un miroir finalement. Et l’autre a le même pouvoir que nous.
C’est pas très romantique, comme truc !
Je suis d’accord, que c’est pas très romantique dit comme ça, mais il ne faut pas oublier que c’est l’amour qui ouvre la porte de cette évolution, car sans amour, on s’en va au premier coup de vent.
En fait, ce qui est drôle c’est que dans tout mon cheminement, tout le long de mon parcours spirituel, introspectif… j’étais attirée par les choses un peu mystiques, presque paranormales, par ce côté mystérieux… Et j’essayais de comprendre avec mon esprit rationnel et scientifique. Et au fur et à mesure que je comprenais, j’étais presqu’un peu déçue de réaliser qu’il n’y avait pas de mystère…
C’est un mystère parce qu’on ne connaît pas en fait…
Tout à fait. Et une fois qu’on commence à comprendre comment ça marche, ce n’est plus si mystérieux, ce n’est plus si magique… Mais en fait, en réfléchissant plus loin, j’ai réalisé que tout ça, la vie, c’est magique ! Cette perfection-là, ce système tellement imbriqué, où chacun a un rôle dans la vie…
Chacun a sa place…
Chacun a sa place, c’est quelque chose d’incroyable, cette machinerie ! Pour la concevoir, si on voulait concevoir un système aussi parfait et aussi complexe… Même avec les ordinateurs les plus puissants de la terre reliés à nos intelligences collectives, on serait bien incapables de concevoir un système pareil !
Donc ça c’est magique en fait. La manière dont ça marche, c’est magique.
Alors je m’éloigne un peu mais en même temps c’est relié : Est-ce que ce n’est pas un peu le problème de notre société actuelle, qui tente pauvrement - avec ses petits bras de petit humain - de se substituer au divin… Il me semble que la société se plante lamentablement en cherchant à être parfaite dans ses limites humaines.
Tout à fait d’accord aussi et ça a été l’un de mes grands questionnements de scientifique.
Une fois de plus, c’est une projection. On n’accepte pas nos imperfections d’êtres humains, comment pourrait-on accepter notre société, notre monde, si imparfait, si incohérent, injuste, violent… On a parfois des attentes et des jugements concernant la vie, ce que devrait être le monde ou comment nos sociétés devraient fonctionner. Même si certaines personnes vont avoir cette capacité inspirée de faire évoluer les mentalités et les sociétés, la plupart du temps, nous ne pouvons pas rivaliser avec ce qui nous dépasse, l’organisation et l’évolution de l’humanité.
Cette recherche de perfection nous mène à une impasse, en tant qu’êtres humains comme dans le collectif. Le vrai chemin de la sagesse, c’est d’accepter nos imperfections. Cesser de chercher la perfection est un enseignement fort. Il l’a été pour moi en tout cas, qui suis à la base une perfectionniste acharnée. Et puis la vie m’a appris que ce que je considérais comme imparfait n’avait en réalité pas besoin d’être changé et que cette imperfection même était LA perfection, la façon dont cela devait être vécu. Et non la perfection. Quel serait l’enseignement de la perfection?
L’homme se prend pour l’apprenti sorcier ou “l’apprenti-Dieu” alors qu’il n’est qu’une petite partie de la création divine, ou de la création tout court. Il croit pouvoir jouer avec les gènes, contrôler les éléments, user et abuser de la nature sans avoir de revers de bâton… On croit pouvoir atteindre la perfection.
Et on a des attentes concernant la société, exactement de la même façon qu’on a des attentes sur le couple, alors qu’on ne peut travailler que sur soi-même… être en paix avec ce qui se passe autour, faire “simplement” notre part, ce qui peut paraître peu... mais qui est en réalité, énorme.
Et ce qui permet ensuite aux miracles qui nous dépassent de se produire !
LES OUTILS POUR SE TRANSFORMER
Tu expliques donc qu’il y a aujourd’hui des outils qui, si nous le souhaitons, nous permettent de provoquer ce miracle que nous sommes tant à chercher, une relation vibrante qui nous amène de la joie ?
Oui, ces outils existent grâce à un travail de recherche laborieux et minutieux réalisé depuis 30 ans au sein de l’Institut pour l’étude des états de conscience extraordinaires (Institute for the Study of Peak States).
Lorsque je les ai découverts, j’ai senti un tel changement en moi dès la première séance que je me suis engagée instantanément dans la formation; pour expérimenter par moi-même les processus et continuer mon chemin d’évolution, puis pour aider à mon tour des personnes qui souhaitent se libérer. Ce qui implique en réalité de guérir les traumatismes.
Personnellement, la découverte de cette méthode est un alliage fabuleux entre ma formation scientifique et mon élan d’accompagner les autres à aller mieux.
C’est scientifique car les protocoles que l’on utilise sont précis et reproductibles. Il existe une littérature détaillée qui explique le modèle de psychobiologie qui sous-tend ces techniques de guérison. En même temps, les résultats qu’on obtient peuvent paraître presque “magiques”, parce que très profonds et rapides. Souvent les personnes me rapportent qu’elles sont impressionnées par les expériences qu’elles font lors des séances. Elles peuvent voir des ancêtres ou retrouver des souvenirs qui vont au-delà de ce qu’elles croyaient possible!
Par-dessus tout, la transformation des personnes que j’accompagne avec ces techniques est souvent impressionnante et c’est ce qui me réjouit profondément. J’ai pu vérifier que ça fonctionne, et que ça fonctionne durablement, pour beaucoup de problématiques. C’est toujours une immense joie pour moi lorsque la personne sent une réelle différence dans sa vie, sur quelque chose qu’elle ne pensait pas pouvoir atteindre si rapidement ou même jamais. C’est pourquoi j’ai continué de m’investir dans cette méthode si novatrice de se soigner et ai peu à peu délaissé mes autres outils thérapeutiques.
Dans ma vie, tant en tant que scientifique que dans ma quête spirituelle, j’ai toujours cherché des explications qui permettent de faire le lien entre ces deux mondes et qui me permette d’aborder la nature humaine dans toute sa complexité. Je sentais que quelque chose me manquait pour comprendre. Et soudain, j’ai trouvé un modèle et des processus qui apportent des réponses et des expériences à la fois scientifiques et spirituelles à nos souffrances d’êtres humains.
Il y a tellement de développements et d’applications possibles à partir de ce modèle que j’ai de quoi faire -tout comme mes collègues- pour le reste de ma vie je crois!
Cela semble vraiment intéressant. Tu consultes à Lausanne, en Suisse. Ce qui signifie que les autres francophones de France, Belgique, Canada ou ailleurs ne peuvent pas faire appel à toi ?
Je consulte en cabinet, à la place de la Riponne à Lausanne en effet. Mais aussi par Skype si les personnes le souhaitent, lorsqu’elles ne peuvent pas faire le déplacement.
Comment on fait pour prendre rendez-vous alors ?
On m’envoie un e-mail ou un message par SMS ou WhatsApp le plus souvent. Vous pouvez aussi aller voir ma conférence TedX ou mon site www.conscience21.ch
Merci Céline pour cette conversation piquante et captivante autour d’un thé délicieux !
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